Ah, Pont-Audemer… son charme, ses canaux, et cet hôtel resté coincé dans une faille temporelle quelque part entre 1987 et la série “Dynastie”. On sent que la rénovation a coûté cher à l’époque — probablement en pots de peinture “rose bonbon sucé” et “saumon indigeste n°42”.
Depuis, rien n’a bougé, sauf peut-être la poussière et les illusions. La déco, c’est un peu comme si on avait voulu faire du Ravel mais qu’on avait fini en Richard Clayderman. Et justement, un pianiste s’y acharne sur du Johnny Hallyday revisité façon Debussy sous tranxène. Les oreilles pleurent, les âmes fuient.
Côté confort, les sommiers sont de vieux soldats des années Mitterrand : ils grincent, ils ploient, mais ils tiennent encore debout, presque par fierté. Les fauteuils du salon, quant à eux, semblent conçus pour tester la gravité : impossible de s’asseoir sans finir par terre, un genou en moins.
En résumé : une expérience immersive dans ce qu’était la notion du “bon goût” en 1987.
Pour le reste, libre à vous de dépenser une fortune pour un séjour au musée de la moquette d’époque et du kitsch certifié.